7 mois d'immersion en Italie, à Bologne. Expérience inoubliable dont ce blog n'est qu'un aperçu, j'ai essayé de partager avec le plus grand nombre mes découvertes, mes voyages, et quelques réflexions sur ce pays qui me fascine tant.

Mois après mois

15 décembre 2005

Le train train quotidien

Que ceux qui s'étaient inquiétés de mon si long silence se rassurent: je ne me suis pas étouffé avec un tortellini, je ne me suis pas noyé dans du martini, et je ne suis pas non plus mort de rire devant un film de Roberto Begnini.

La vie suit tout simplement son cours, mes élèves suivent les miens, et j'ai pas mal pris le train récemment, ce qui explique mon retard pour tenir à jour ce blog.

En effet, dire que les trains ne sont jamais à l'heure, ça fait clicher. Le vivre, ça fait vite chier.

Imaginez que le week-end dernier, à l'occasion de ma petite virée en Toscane (que je m'en vais vous conter dans quelques instants), j'ai bien dû passer 5 heures dans les gares à attendre d'hypothétiques trains annoncés, puis retardés, puis supprimés… Bref, on peut littéralement dire que je me suis "traîné" en Toscane!

Fidèle à la règle "humanum et locum" que je me suis imposée pour profiter au mieux de mon séjour italien, je suis donc parti quelques jours à la rencontre d'autres personnes (humanum: Julie et ses collocs), dans d'autres endroits (locum: Pise et sa région), à l'occasion du pont du 8 décembre, jour férié ici.

Comme d'habitude, voici une petite carte de ce périple toscan:


Jeudi
Après un premier retard ferroviaire de 2h, le constat s'impose lorsque je débarque à Florence: la tos-caille.

Pluie et vent sont les intempéries d'un temps pourri, mais qui ne m'empêchent pas de profiter de cette journée dans LA ville d'art par excellence d'Italie. Etant déjà venu deux fois à Florence, je décide de zapper les incontournables "tourist-sites" du centre ville, et je pars directement à l'assaut des collines huppées (et trempées) qui surplombent la ville.




Je conseille tout particulièrement la visite de cette église magnifique, San Miniato al Monte:



L'intérieur est saisissant, et l'extérieur offre le plus beau point de vue qui soit sur toute la ville.

Bon là, évidemment, le mauvais temps gâche un peu le panorama.

Arrivé à Pise dans la soirée, je retrouve Julie qui m'accueille dans l'appart dans lequel elle vit avec quatre autres personnes anglaises, allemandes, et françaises. L'auberge espagnole n'est pas très loin, si ce n'est qu'à ce moment-là, c'est plutôt dans le "frigo italien" que je rentre.

Non pas que l'ambiance soit tiède, mais les radiateurs, eux, le sont. Personne jusqu'ici n'a réussi à régler le chauffage, et apparemment, ça fait un mois que Julie dort dans ce qui se doit d'être appelé une chambre froide, emmitouflée dans ses pulls, couvertures, et autres pantalons. Après quelques vaines tentatives de remettre en route la chaudière, je me résous à affronter le grand nord, et je m'enfonce dans mon duvet. On discute longtemps avant de s'endormir puisque l'alternative est simple: soit tu papotes, soit tu grelottes.

Vendredi
Le lendemain, les choses ne s'arrangent pas puisqu'une véritable mini tempête s'abat sur Pise et sur sa pauvre tour déjà bien penchée. Pendant que Julie se réchauffe aux archives (qui a dit que les Era-s'amusent?), je décide de faire mon touriste malgré tout, et je pars à la (re)découverte de Pise.


Comme tout touriste (c'est mon chien: Toutou Riste) qui se respecte, je termine au Campo dei Miracoli, le site sur lequel se trouve la Tour.


Ce jour-là, le Campo dei Miracoli pouvait être rebaptisé "Campo dei Parapluies":



L'après-midi, je décide à mon tour d'aller me mettre à l'abri, et j'assiste à un cours à la fac avec Julie et Léa (la colloc française de Julie). Julie me fait ensuite faire un petit tour de Pise (petite blague discrète) avant de rentrer au chaud à l'appart. Et oui vous avez bien lu: au CHAUD!!! Car à force de bidouiller, je suis arrivé à remettre la chaudière en route, et miracle, la température ambiante passe de 15 à 20° dans la soirée.

Et comme un miracle n'arrive jamais seul (il a toujours son ami Racle avec lui), le temps tourne dans la nuit et est magnifique à notre réveil samedi matin.

Samedi
Pise sous le soleil, c'est quand même mieux!

Les quais de l'Arno. Vous trouvez pas que cette photo donne des faux airs à Lyon?

Les quais de la Saône à Lyon.

On décide de partir pour la Chartreuse de Pise, un ancien monastère (de l'ordre des Chartreux – d'où son nom) désaffecté depuis 1972 et absolument magnifique. Malheureusement, les photos sont interdites dans la quasi-totalité de l'édifice (et les cartes postales sont introuvables), donc voici seulement de quoi vous donner une petite idée de l'ensemble:



Les palmiers et les oliviers environnants nous rappellent que nous ne sommes qu'à quelques encablures de la méditerranée. Pour votre culture, qui se doit d'être générale, une encablure correspond environ à 185 mètres.


Il flotte comme un parfum d'été…

Après un bon petit plat de pâtes dans une trattoria locale, on décide d'aller voir le coucher de soleil (et oui, il est déjà 16h!) sur la mer, à Livourne, histoire d'en profiter pour découvrir également la ville. Mal nous en a pris, puisque après une bonne heure de marche dans la ville en direction de la mer, nous réalisons que Livourne n'est en fait qu'un immense port industriel, et qu'à aucun endroit la mer est directement accessible. A un moment donné, le soleil étant couché depuis déjà bien longtemps, et nous levés depuis trop longtemps, nous faisons le chemin inverse, et nous rentrons à Pise.

Port de Livourne

Dimanche
Ce dimanche aura sans doute été la plus belle journée de mon petit séjour toscan puisque nous persistons dans notre idée de voir la mer, mais cette fois nous décidons d'aller dans un petit village réellement côtier, choisi au hasard sur une carte de la région: San Vicenzo.

Alors autant vous prévenir tout de suite, San Vicenzo est une station banale-néaire, c'est-à-dire prévue pour accueillir du monde l'été, et désertée l'hiver. La mer, heureusement, est bien restée, et on se fait vraiment plaisir en se promenant sur la plage pendant deux bonnes heures.



On passe le reste de l'après-midi dans un bar à refaire le monde (qui en a bien besoin), avant de se décider de rentrer à Pise dans la soirée, après les inévitables retards de train.

Lundi
Ce séjour touche malheureusement déjà à sa fin, et je m'apprête à quitter Pise et à rentrer chez moi, lorsque je découvre qu'une grève générale paralyse la circulation de tous les trains de 8h45 à 17h05 (et oui, les grèves sont planifiées ici. J'en avais déjà parlé dans mon message du 25 novembre "Des mots - cratie"). Face à cette nouvelle galère ferroviaire qui s'annonce, je reste de marbre, comme David:


Et puis je réussis à monter sur un des rares trains en service passant par Florence, où je découvre que tous les trains sont purement et simplement annulés.

Le temps étant en plus redevenu pluvieux (je vais finir par l'appeler Flots-rence cette ville!), je décide de passer toute l'après-midi à l'abri dans le musée archéologique de la ville, une petite merveille pour les amateurs de pièces égyptiennes, grecques, étrusques et romaines. Un véritable bonheur!

Comme prévu, tout se remet en route à 17h05, et j'arrive donc à Bologne vers 18h… un moindre mal. Un re-tour de Pise (désolé, je peux pas m'en empêcher) plein de péripéties donc.

Ces cinq jours passés hors de Bologne m'ont fait un (dien) bien fou, même si je suis épuisé.

Vraiment, les Eras m'usent…

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Hello,
Il est bien trop tard pour que je lise la totalité de ce long message, mais ce que je n'en ai lu me montre que tu t'es laché sur les vieux jeux de mots à la greg ! Et aussi .... que tu t'es vraiment bien amusé !
Tant mieux : continue à en profiter car peut-être que nous ne te laisserons pas repartir en Italie après Nöel ... tu pourrais faire l'objet d'un rapt !
Ciao
E ou C pour les intimes !

Anonyme a dit…

Bonjour,

C'est si banale néaire ? ça vaudrait la peine d'y passer quelques jours de vacances à votre avis ?

Cyriel a dit…

Bonjour, faut bien reconnaître que c'est une station balnéaire comme des milliers d'autres, et "niveau ballades sympas le soir", c'est limité! Par contre, ça doit être bcp moins cher que Pise, c'est aussi un bon point de départ pour visiter la Toscane (faut être motorisé par contre), et puis la mer est franchement belle. Ca vaut largement notre côte avec moins de monde à mon avis. Si j'avais cru faire de la pub pour San Vicenzo...!