Depuis hier, je suis témoin de cet « esprit révolutionnaire », car voilà ce que je trouve quand j’arrive au lycée :
Mais où sont passés tous mes élèves ???
Ils sont « dans la place », comme on dit ici, c’est-à-dire dans la rue.
En fait, un important mouvement de contestation à une réforme de l’enseignement secondaire et supérieur a lieu en ce moment dans toute l’Italie. Les universités sont déjà en grêve depuis quelques semaines, et c’est maintenant au tour des lycées.
Alors ici, on ne fait pas simplement grêve. On « occupe » les lieux. C’est-à-dire qu’une cinquantaine d’étudiants ou de lycéens dorment dans l’établissement, et empêchent les profeseurs de rentrer le matin. Tout cela se fait dans le calme et avec l’approbation plus ou moins explicite des professeurs et des chefs d’établissements, qui sont eux-aussi en grande partie contre la réforme. Le moins que l’on puisse dire, c’est que tout est très bien organisé.
Cette affiche appelait à la manif pour demain mercredi, mais apparemment, ils n’ont pas pu attendre !
La réforme en question (on parle de « Riforma Moratti », du nom de l’actuelle ministre de l’éducation nationale) vise à modifier en profondeur la structure du lycée et de l’université, pour l’harmoniser aux modèles européens. Tout cela semble assez positif, mais apparemment, ils en profitent pour supprimer des postes, et des heures de cours pour les langues vivantes notamment.
Silvio Berlusconi et sa ministre Letizia Moratti
Mélange de peurs et de revendications légitimes, ces manifs sont aussi clairement l’occasion idéale de faire sauter des cours. Mais la démocratie ne passe-t-elle pas par là ?




3 commentaires:
J'ai toujours pensé que la grève n'était pas une solution .... C'est l'échange verbal qui fait avancer les choses : pas les coups de poingts sur la table. En même temps, quand on voit certaines personnes dans le monde de tous les jours on a l'impression que seule la violence pourrait les faire fléchir. Mais je m'égarre !
Ciao,
Abricot
ouais moi aussi je suis contre les coups de poingts sur la table! Surtout quand il y a un "t" dedans!
La manif' est un passage obligatoire pour un lycéen, même si elle apporte rien. C'est une nouvelle expérience.
Et n'oubliez pas que ce sont des jeunes de la "génération Berlusconi". Un peu de révolte face à cette démo-crasse-ie ne peut pas faire de mal. Ces jeunes sont la nouvelle génération. Pour ma part, je suis plutôt content de les voir bouger un peu.
Enregistrer un commentaire