Retour au lycée ! Ah… les sonneries qui retentissent toutes les heures ! Ah… les petits couples qui se bécotent au détour d’un couloir ! Ah… la salle des profs !
Et oui, la rentrée (la 19ème que je vis) a enfin sonné ! Une rentrée pas comme les autres puisque cette année, je me retrouve de l’autre côté du bureau, face à des italiens ! (et surtout j’ai le droit de rentrer dans la salle des profs !!). J’étais très impatient de commencer, et je peux vous assurer que je n’ai pas été déçu.
On nous avait pourtant mis en garde pendant notre stage : « attention, le silence total n’existe pas dans les classes italiennes, il ne faut surtout pas être autoritaire ! ». Mais qui parle d’autorité ? De l’intérêt… et le silence se fait (à défaut de Grimbergen) !
Cela fait donc une semaine que j’ai pénétré dans la cage aux mômes. Nul besoin de fouet ici, juste un peu de confiance en soi, en eux – en la terre entière ! – au moment de rentrer dans la classe et tout se passe bien. Alors c’est vrai que les classes italiennes sont plus « décontractées » qu’en France. Ici, personne ne fera de remarque à un élève qui se lève (d’où son nom) en plein cours pour aller jeter quelque chose à la poubelle ou pour aller donner quelque chose à un camarade. En revanche, le respect des professeurs reste entier. Comme quoi…
J’interviens dans douze classes différentes, sous la surveillance, la méfiance, ou la confiance (c’est selon) de six professeurs de français. Concernant ces professeurs, vous comprendrez que mon devoir de réserve – et une certaine dose de respect – m’interdisent d’en dire plus ici !
Les élèves, eux, ont entre 16 et 19 ans. C’est-à-dire qu’ils sont dans leurs trois dernières années de lycée (qui dure cinq ans, dont une année de plus qu’en France). Il y a 90% de filles (et 10% de chanceux) et j’ai vraiment l’impression d’assister à un défilé de mode à chaque cours (la rentrée des « classes » en quelques sortes). En Italie, l’apparence n’est pas forcément superficielle, comme on le croit souvent. L’esthétique est simplement une valeur fondamentale ici. Il n’y a aucun problème de discipline car ce lycée est socialement « bien fréquenté » comme on dirait en France.
Alors autant vous dire qu’à la fin de cette première semaine, je me sens « come una pasqua », c’est-à-dire comme un poisson dans l’eau ! Tous mes cours – qui étaient donc à chaque fois des premiers cours – étaient placés sous le signe des clichés liés à l’Italie et à la France. Eux devaient me dire ce que la France leur évoquait, et moi je leur rendais la pareille en leur disant les stéréotypes liés à l’Italie en France, et plus largement, tout ce qu’on connaissait de leur culture (ne leur parlez pas de Laura Pausini ou autre Eros Ramazotti, ils détestent !!). Vous serez contents d’apprendre que leur répertoire en chanson française s’étend de Jacques Brel à Alizée et que les acteurs les plus connus ici sont, toujours dans le même ordre : Gérard Depardieu, Jean Reno, Catherine Deneuve, Juliette Binoche, « il marito della Bellucci » (autrement dit Vincent Cassel), et Audrey Tautou.
Le but de cette activité était de leur faire prendre conscience que l’image qu’ils ont de la France ne correspond en rien à la réalité culturelle du pays. Mon rôle sera donc de leur montrer la « vraie France ». L’attente est créée, l’intérêt soulevé, le français dépoussiéré et les clichés tombés … on peut y aller !
7 mois d'immersion en Italie, à Bologne. Expérience inoubliable dont ce blog n'est qu'un aperçu, j'ai essayé de partager avec le plus grand nombre mes découvertes, mes voyages, et quelques réflexions sur ce pays qui me fascine tant.
Mois après mois
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2 commentaires:
Précision:
Attention à ne pas mélanger les expressions "comme une Pasqua" et et "comme un Pasqua". Leur sens est radicalement différent puisque la seconde expression signifie "dans la merde jusqu'au cou avec 10 procès et 5 instructions dans le dos".
C'est juste pour dire...
Comme quoi, une lettre vous manque et tout est dépeuplé...
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